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Les Chroniques des Gens Heureux
20 janvier 2012

Faille

            Il y a des jours comme ça où je donnerais tout ce que j’ai au monde pour retourner en arrière. Passer une semaine au camp, comme au premier été. Sans problèmes. Sans soucis. Rire avec lui comme au tout début. Avant que nos vies s’emmêlent et se mêlent. Avant que tout se complique. Quand le seul fait d’être ensemble nous était suffisant. Lui. Et moi. Et le reste du monde qui semble s’effacer doucement, gommé par sa simple présence. Ma vie, toujours plus floue, teintée de ses mots et de ses éclats de rire. Son sourire aux couleurs d’éternité. De promesse.

            Un monde peut s’effondrer si vite. Je suis heureuse et tout va bien. Mais une faille reste ouverte en moi. Ouverte aux intempéries. Qui l’élargissent à chaque tempête. Jusqu’à ce que la faille se transforme en gouffre. Insondable. Et alors que tout va bien, un mot, une odeur qui se glisse jusqu’à moi. Un souvenir. Implacable. Et le gouffre s’ouvre. Toujours plus profond. Est-il possible de n’aimer qu’une seule personne au cours de toute une vie? D’essayer, encore et encore, de se convaincre que l’on peut ressentir autre chose qu’une solide amitié, qu’une palpitante attirance pour quelqu’un d’autre… En vain? Est-il possible que cet amour, qu’on nous décrit pourtant si beau et poétique, se tienne devant nous, assez près pour être touché sans jamais être saisi, sans jamais cesser de nous narguer?

            Il existe nombre d’hommes plus beaux. Qui correspondent plus à ce que j’ai toujours recherché. Mais au-delà de tout, il reste le seul. Le seul pour qui je renoncerais à tout ce que j’ai. Le seul que je suivrais les yeux fermés sans jamais éprouver le moindre doute. Le moindre regret de laisser tout le reste derrière.

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